C’est dans « Le cabinet de curiosités des langues de France » que nous présentons avec Gérard Parésys deux sculptures sonores « Les paysages du Larynx » et « Les voix du bac à sable »
Le cabinet de curiosités des langues de France présente, sous la forme d’une exposition interactive, un ensemble de dispositifs qui met en lumière le travail des chercheurs en linguistique par un regard artistique et décalé, une approche ludique et didactique.
Plus d’informations sur le site dédié à l’exposition.
Les voix du bac à sable
«Les voix du bac à sable », sculpture interactive audiovisuelle est un dispositif ludique de découverte sensorielle de la parole humaine.
La parole humaine est à la fois une et plurielle. Elle ne cesse de se créer et de se recréer selon un paysage produit par la relation entre un langage collectif et des pratiques individuelles. C’est la création de ce paysage, en remuant le sable, qui est au cœur de cette installation.
Les douze extraits sonores (les voix) utilisées pour cette réalisation sont le résultat de la recherche du mot « sable » dans la base de données Eslo 1 & 2 du Laboratoire Ligérien de Linguistique. Chacun des extraits a été transcrit en phrases et ensuite segmenté en mots, syllabes, phonèmes avec le logiciel SPPAS.
Entendre et voir
Le cœur de l’installation est le « Sable » et la « Voix ».
Le hauteur sable est divisé de quatre couches géologiques composées pour la première de phrases, pour la seconde de mots, pour la troisième de syllabes et pour la dernière de phonèmes.
La surface du sable est divisé en douze sections invisibles correspondant chacune à une des voix.
On plonge la main dans le sable et on entend et on voit les phrases, les mots, les syllabes ou les phonèmes de la section et de la couche dans lesquelles la main se trouve.
En creusant le sable, on traverse les différents niveaux de segmentation de la phrase jusqu’au chant des phonèmes, plus petits éléments du langage transcrit .
En formant une petite dune, les phrases apparaissent sur le sable et on entend la totalité de l’extrait sonore correspondant.
2015 Sculpture multimédia
matériaux : bois, sable, Kinect, projecteur, haut-parleurs, Processing
Nous pratiquons un traitement respectueux automatique et artisanal des données sonores et textuelles (avec Praat et Sppas).
Merci à l’AR Sandbox de O. Kreylos.
Les paysages du larynx
« … J’étais conscient que l’acte de parler lui-même est sculpture … Je considère aussi la pensée humaine comme la première sculpture, qui sort de l’homme … ». Joseph Beuys
Ces Paysages sont la fusion de la « carte en relief » d’une région donnée et de l’analyse acoustique (hauteur et intensité de la voix) du locuteur de la langue native de cette région. Les neuf langues choisies sont extraites du corpus de la parole des langues de France : le Cèmuhî, le Créole guadeloupéen, le Créole réunionnais, le Drehu, le Français, le Kabyle/Berbère, le Mahorais, l’Occitan et le Picard.
Les langues ont été choisies dans ce corpus qui est en permanence alimentés par le résultat des recherches d’équipes de linguistes qui se sont appuyés sur les outils et les méthodes utilisés dans le domaine des sciences du langage. Chaque enregistrement a été transcrit par un chercheur et analysé à l’aide de logiciels de traitements du signal sonore. La voix du locuteur a ainsi été découpée en phrases transcrites et traduites.
La voix est-elle une sculpture-paysage ?
Guykayser et G Parésys y répondent à leur manière par une sculpture comprenant un dispositif interactif recréant à chaque visite un nouveau paysage. Ce sont « Les paysages du larynx ».
On choisit sur son tableau de bord une langue, une couleur, une taille. La voix traverse le paysage et son mouvement le sculpte. Le ruban de texte suit la voix. La parole sort de l’ombre et le paysage se modifie au rythme des sons, des mots, des phrases. Des chaînes de montagnes se font et se défont. En suivant le parcours de la voix, nous serpentons dans un monde minéral.
L’interface interactive nous permet d’alterner sur le ruban la transcription et la traduction des voix, de manipuler en 3 D le paysage et le ruban de texte, d’agrandir, de réduire, de changer de couleur et de choisir un des neufs « paysages du larynx ».
Sculpture multimédia
Matériaux : bois, dibon, Arduino, haut-parleur, écran, ProcessingNous pratiquons un traitement respectueux automatique et artisanal des données sonores et textuelles (avec Praat et Sppas).
Merci à la DGLFLF, le LLL et Olivier Baude.
Le cabinet de curiosités des langues de France
Le cabinet de curiosités des langues de France présente, sous la forme d’une exposition interactive, un ensemble de dispositifs qui met en lumière le travail des chercheurs en linguistique par un regard artistique et décalé, une approche ludique et didactique.
Il aborde la question de la diversité et de l’usage des langues à l’heure où le français, langue officielle, évolue au gré des pratiques culturelles et sociales, mais aussi au contact des centaines de langues parlées en France. Il questionne également les pratiques linguistiques à l’ère du numérique, entre réseaux « sociaux », assistants personnels nourris à la reconnaissance vocale et systèmes automatisés de surveillance.
Ce cabinet de curiosités résulte de la collaboration entre Labomedia, association culturelle orléanaise, un réseau de structures et d’artistes à l’échelle nationale, et le Laboratoire Ligérien de Linguistique, héritier du premier portrait sonore d’une ville et de ses habitants (ESLO: « corpus » de référence du français parlé) réalisé à Orléans dans les années 70 et repris aujourd’hui afin de l’abonder de nouveaux enregistrements plus de quarante après, comme autant de matière première pour les historiens, sociologues, linguistes, informaticiens.
Ce projet regroupe ainsi Labomedia, le Laboratoire Ligérien de Linguistique UMR 7270 BnF-CNRS-Universités Orléans & Tours et les associations PING à Nantes, Reso-nance numérique à Marseille, Les portes logiques à Quimper, Groupe Laura – Sammy Engramer à Tours, Guykayser et Gérard Paresys, Cécile Babiole.